La découverte du VIH, de même que la notification des premiers cas de séropositifs au monde entier ont été faites par les intellectuels. Au regard de l'immensité culturelle et l'esprit de discernement d'analyse qui caractérisent les universités, on pourrait penser que le milieu intellectuel universitaire est le cadre par excellence d'expression des attitudes rationnelles face au VIH/SIDA et aux personnes vivant avec le virus. Contrairement à cela, la lutte contre le Sida ne constitue pas une préoccupation majeure dans les universités du Burkina Faso. Malgré le niveau élevé d'instruction et les dispositions intellectuelles des universitaires, il ressort que les enseignants/chercheurs, les étudiants, le personnel de l'administration possèdent généralement le même degré d'informations sur le Sida que le reste de la population. Ils se croient souvent mieux informés sur le Sida, donc s'intéressent peu aux activités de lutte. Ils adoptent alors des comportements à risque face au VIH/SIDA, tels que le multi-partenariat et les rapports sexuels occasionnels. Ils sont 31,5 pourcent des enquêtés qui ont affirmé avoir eu des rapports sexuels occasionnels au cours des douze derniers mois. Le nombre moyen de partenaires occasionnels est de deux. Quant au nombre absolu de partenaires occasionnels, il varie entre deux et douze. La stigmatisation et la discrimination face aux personnes infectées sont des faits courants dans les universités. D'où une des explications de la faible adhésion au test de dépistage et du refus de révéler son statut sérologique en cas de test positif. Une situation qui suscite des inquiétudes au regard de la contribution et du rôle que doivent jouer les universitaires dans la lutte contre le phénomène du Sida.