Le Togo, avec 30,7% de jeunes de 10 à 24 ans, n’échappe pas aux phénomènes des grossesses et mariages précoces. Le taux de grossesses chez les adolescentes (15 à 19 ans) est de 17% et varie d’une région à une autre: (25,3% pour Kara et 19,0% pour Maritime sans Lomé commune). Ces grossesses se soldent le plus souvent par une déperdition scolaire et, au pire des cas, par des invalidités ou des pertes en vies humaines, souvent causées par des avortements provoqués et pratiqués dans des conditions clandestines. Quant aux mariages précoces, près d’un tiers des femmes entre 15 et 49 ans au Togo se sont mariées ou sont entrées en union libre avant l’âge de 18 ans. Par ailleurs, 7% de ces femmes se sont mariées avant l’âge de 15 ans. Le Tableau de Bord de la Protection des enfants au Togo en 2011 a relevé 2191 cas d’enfants victimes des mariages précoces ou forcés dont 14,5% de garçons et 85,5% de filles. Ceci montre que les garçons ne sont pas non plus épargnés parle phénomène. Face aux conséquences néfastes des grossesses et mariages chez les adolescentes, l’État togolais, représenté par le Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire (MEPS) et le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation (MASPFA), avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), procède à une réponse multisectorielle autour d’un programme national de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes en milieux scolaire et extrascolaire au Togo. Ce programme vise à doter le pays d’une riposte intégrée. Il s’inscrit d’une part dans le développement du capital humain qui constitue l’une des priorités de la SCAPE, et d’autre part est en adéquation avec les objectif de la Vision 2030. Le présent programme vise en outre la promotion de l’éducation, de la santé et la productivité pour tous et contribuera à l’amélioration des conditions de vie et de bien-être de l’adolescente.