L'éducation face au VIH/SIDA

Case Studies & Research
Harare
UNESCO Harare
2000
44 p.

Vingt ans à peine se sont écoulés depuis l'apparition du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Pendant ces 20 années, le VIH/sida s'est propagé à une vitesse effrayante. La maladie a surtout frappé les pays en développement, en particulier ceux où la pauvreté favorise la transmission et fait obstacle à la lutte. Elle a décimé des familles et des communautés entières, compromis toutes les initiatives de développement social et économique et réduit à néant les progrès difficilement acquis sur les plans humain et du développement. Actuellement, deux tiers des personnes infectées par la maladie vivent en Afrique. Le VIH/sida a tué 11 millions de personnes sur le continent. Et ce n'est que le début. Le pire est à venir. Bien que tragiques pour les familles, les communautés et l'économie, ces 11 millions de morts ne représentent que 10 % des maladies ou des décès dus à l'épidémie. La tempête qui couve depuis 20 ans n'a pas encore déferlé. Elle ne fera alors aucun quartier : quels que soient son rang, son mérite, sa profession, sa situation matérielle, son âge, son sexe ou son pays, personne n'y échappera. Elle frappera les 22,5 millions d'enfants et d'adultes vivant avec le VIH/sida en Afrique subsaharienne ainsi que les 4 millions au moins de nouveaux cas recensés chaque année. Elle attaquera les familles, les communautés, les organisations et les industries, le secteur public comme le secteur privé, les salariés, les chômeurs et les travailleurs indépendants.A l'évidence, cette situation critique sur le plan humain a des allures d'apocalypse. Elle est également catastrophique pour le développement car elle touche tous les secteurs, y compris l'éducation. Face à une telle situation, l'humanité ne peut se croiser les bras en espérant éviter finalement le pire. Elle ne peut pas non plus s'abandonner au désespoir et à la détresse. Il n'existe pas de traitement connu ni de vaccin mais on peut toujours essayer de réagir, limiter la propagation de la maladie, atténuer ses effets et permettre aux victimes de mener une vie normale et utile.Etant donné que sous plusieurs aspects l'épidémie a une dimension culturelle importante, I'UNESCO peut jouer un rôle particulier dans la lutte contre la maladie. A cet effet, elle participe, avec d'autres institutions de la famille des Nations Unies (UNICEF, PNUD, FNUAP, UNDCP, OMS et Banque mondiale), à un programme commun qui vise à renforcer l'efficacité de la lutte antisida par la mise en commun des ressources et la coopération. L'UNESCO entend également se servir de sa position privilégiée par rapport aux autres organisations pour intégrer la lutte contre le VIH/sida dans ses différentes activités éducatives, scientifiques et culturelles. Dans cette optique, 1'UNESCO a saisi l'occasion que lui a donnée la Conférence panafricaine sur l'éducation pour tous, tenue à Johannesburg du 6 au 10 décembre 1999, pour appeler l'attention des planificateurs de l'éducation et des décideurs sur l'interaction de l'éducation et du VIH/sida. L'épidémie a sur le secteur de l'éducation un impact énorme dont l'ampleur et la complexité n'ont pas toujours été mesurées. L'éducation peut aussi avoir un impact sur l'épidémie, en ce sens qu'elle peut ralentir sa propagation, atténuer ses effets et donner aux individus la force nécessaire pour faire face à la maladie et à la mort inéluctable.

Regions
Languages
Record created by
IIEP