Cet article vise à évaluer l’efficacité du système de gestion de la violence scolaire au Cameroun, en rapport avec les approches utilisées, les résultats produits et les conséquences induites par ledit système. Les résultats de l’étude montrent que les moyens de prévention, les mesures de répression et les mécanismes de remédiation auxquels les responsables administratifs des établissements scolaires ont recours pour assurer le maintien de l’ordre et de la discipline produisent des résultats contrastées oscillant entre soumission par crainte de sanctions, sentiments de détresse, de colère et de révolte des élèves contre le système scolaire. En conséquence, cette étude qualitative de type exploratoire révèle que les pratiques de gestion de la violence ont des effets contreproductifs sur le comportement scolaire des apprenants et sur le parcours de vie de ces derniers. Pour y remédier, l’instauration d’une culture de la gouvernance participative dans la gestion des établissements scolaires est préconisée. Elle permettra que, dans une dynamique partenariale, l’institution scolaire puisse associer parents d’élèves, administrateurs scolaires, associations d’élèves, travailleurs sociaux et membres de la société civile, à l’effet d’éviter le « tout répressif » et privilégier les approches consensuelles dans les processus de prise de décisions disciplinaires et d’administration des sanctions.